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Le septième continent

Que du bleu, que du blanc; que de l’eau, que de la glace; que des manchots, que des baleines; que du roc, que des icebergs; que du vent, que du soleil; et un bateau. Une chance inouïe, une expédition presque surréelle…Voilà qui est dit! Mais il y a beaucoup plus.

Le continent, un iceberg, des manchots.

Depuis quelques années, je rêvais d’aller toucher à cette partie si mystérieuse de notre planète. Presqu’inhabitée avec un climat des plus hostiles, l’Antarctique fait plus que jamais les manchettes, souvent pour annoncer le début de la fin de cette période d’insouciance face aux changements climatiques.

Soleil de minuit

Le meilleur temps de l’année pour y aller est durant le mois de janvier sur une fenêtre qui peut s’ouvrir à partir de novembre jusqu’à mars, ce qui correspond à l’été dans l’hémisphère sud. La température à ce moment-là est souvent très confortable et peut varier généralement entre 0 et 10 Celsius. Et c’est surtout en janvier entre autres que les centaines de milliers de manchots ont eu leurs petits, récemment sortis de leur coquille, et qui sont encore trop jeunes pour voler de leurs propres ailes…Je devrais dire plutôt nager! Il est assez fascinant de marcher près d’eux sans aucune crainte de leur part car il faut se rappeler que les manchots n’ont pas de prédateurs sur terre; donc il est facile pour nous tous de se faire amis. Pas d’ours polaires ici, ces derniers sont une exclusivité de l’Arctique!

Des centaines de milliers de manchots et leurs petits.

Les bateaux qui se rendent en Antarctique sont principalement des bateaux de type expéditions qui ne transportent pas plus que 200 passengers, la règle très stricte étant qu’un maximum de 100 passagers à la fois peut débarquer sur le continent; ce qui exclut évidemment les plus grands paquebots qui ne peuvent se plier à une logistique semblable.

Vêlage d’un glacier
Une nature à l’état pur

Les principaux joueurs de ces croisières atypiques sont Hurtigruten, compagnie norvégienne de bateaux habitués des explorations polaires. Quark, qui offre une panoplie de croisières dont certaines plus accessibles; car il faut se le dire, le continent de l’Antarctique est de plus en plus prisé, l’offre d’excursions est à petite échelle et n’est offerte que pendant peu de mois dans l’année, donc les tarifs sont en conséquence, plutôt chers. National Geographic reconnu pour ses grands reportages, ont deux bateaux naviguant l’Antarctique, l’Orion et l’explorer; le nouveau Eclipse de Scenic cruise où design contemporain et luxe se marient à merveille. Ponant, avec ses bateaux de grand luxe a su remettre l’élégance française à l’avant plan avec un niveau de raffinement inégalé à bord et finalement la compagnie Silversea reconnue aussi pour nous faire découvrir des destinations plus exotiques comme les Îles Galapagos ou le Groenland.

Cabine de pilotage du Soléal accessible presqu’en tout temps

Pour se rendre, que ce soit à partir de Buenos Aires en Argentine, Montevideo en Uruguay où Ushuaïa, dernière ville à l’extrémité du continent sud-américain, on doit impérativement traverser le canal de Drake pendant deux jours qui peut être pour certains le défi le plus grand de ce périple; car il faut savoir que c’est à cet endroit que les océans Atlantique et Pacifique se rencontrent et peuvent créer une mer très agitée; ou moins, comme j’ai la chance de vivre à l’aller comme au retour. J’imagine que c’est le prix à payer pour finalement atteindre un endroit où la nature, la faune et la flore sont rois et maîtres.

Plateforme de glace à la dérive

On pourrait penser que ça devient monotone à la longue. Quatre jours en mer durant l’aller-retour en Antarctique, et six jours à naviguer à travers les îles et les icebergs pour se rendre sur le continent où il n’y a ni ville, village ou habitant. Et bien non, de la façon que ces voyages sont conçus, c’est un feu roulant d’activités; à l’aller et durant toute l’expédition, il y a des conférences sur la sécurité, l’environnement, les animaux, les changements climatiques. Évidemment, deux fois par jour, matin et après-midi, nous avons des sorties en zodiac en route vers des îles, des glaciers, des banquises, où tout simplement pour observer les différents icebergs ou les multitudes de baleines ou de phoques. Et le tout se fait dans un crescendo qui en résulte au fait qu’aujourd’hui est plus qu’hier, et moins que demain; comme si c’était possible de voir plus beau que beau…Et oui c’est possible, nous devenons facilement ébahis devant tant de découvertes.

Un phoque, et derrière un iceberg de 50 mètres de haut

Que faire :

  • Avant ou après la croisière, en profiter pour rester à la ville d’Ushuaïa pour y visiter son centre et les différents parcs de la terre de feu.
  • Partir à la recherche du manchot empereur. C’est le plus grand et le plus gros des manchots, pouvant peser jusqu’à 40kg. Le trouver est un peu comme faire le big five lors d’un safari ou de gagner à la loto!
Trouvé! Le solitaire manchot empereur…
Parfois une dizaine de baleines autours du bateau
Et les moins solitaires petits manchots.

Où dormir :

Hôtel Arakur

Bel hôtel récemment construit sur un site qui surplombe Ushuaïa. La vue y est splendide et les randonnées autours de l’hôtel nous donnent un bel échantillonnage de la végétation propre à cette partie du globe.

Vue de Ushuaïa à partir de la salle à manger du Arakur
Expédition en zodiac deux fois par jour à partir du Soléal de Ponant.

Et si ça vous tente d’entendre ce que j’ai à dire sur cet extraordinaire périple, voici une entrevue faite à la radio CKIA de Québec. Bonne écoute!

rgermain

rgermain

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